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Conférence animée par le Père Jean-François NOËL
« Pourquoi le silence de l’église autour des scandales de pédophilie ? »
Entrée en matière du thème :
Le silence coupable de l’Église à l’égard des pédophiles qu’elle a « protégés » a de quoi susciter une profonde et juste indignation. La question est et demeurera : « Comment a-t-elle pu couvrir ces perversions sans rien dire ? ».
« Sans rien dire », c’est presque mot à mot ce qu’on entend dans nombre de confessions des victimes, qui continuent à s’interroger en se demandant : « Comment est-il possible que je n’ai pas réagi ? ». Or l’intention du pervers est justement de provoquer une sidération non seulement chez la victime mais aussi chez tous ceux qui l’entourent. Cet effet de sidération ne se contente pas d’atteindre les premières victimes, la « victoire » est encore plus totale quand elle peut saisir le milieu familial, qui ne peut y croire – tu fabules ! -, les acteurs sociaux jusqu’aux instances de justice elles-mêmes.
La seule indignation peut même participer de la sidération. Il faut tenter de la dépasser et essayer de comprendre comment cela a pu se mettre en place et donc ce sur quoi mise le pervers. Le pervers a besoin d’un « point d’accroche », – et deviner à partir de quoi elle réussira à paralyser la conscience de la victime, et celle de tous ceux qui l’entoure. Comme une plante parasite le pervers se cherche un support, et comme un fin limier, il va dénicher dans le groupe ou la personne visée une instance de doute, d’incertitude, d’angoisse qui a été enfouie, et refoulée. Ainsi le pédophile va jouer sur le sentiment trouble d’excitation et d’angoisse qui accompagne la découverte sexuelle de l’enfant, mais sa jouissance sera d’autant plus réussie si le groupe – en l’occurrence l’Église – éprouve déjà elle-même un certain malaise à l’égard du sexuel. Cette mécanique « justifie » non pas le silence de l’Église, mais souligne plutôt la réussite des pervers qui a été d’avoir confondu l’Église là même où elle est incertaine. Lever la sidération est donc d’interroger ce malaise ? La réaction populaire n’a-t-elle pas été de mettre en doute le célibat des prêtres. Même si l’analyse des différents cas ne peut prouver la relation entre célibat et pédophilie, il n’en reste pas moins que le célibat, vu comme refus de sexuel, est visé dans l’opinion. Pour éviter la sidération, l’Église se doit de s’interroger sur ce « refus du sexuel » qui est sa ligne de faille.
Présentation de l’animateur :
Jean-François NOËL est prêtre sur le diocèse d’Aix en Provence, psychanalyste et auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels : « Le point aveugle » (Cerf), « Le Bigot et le pèlerin » (Cerf », « Le désir inconscient de Dieu » (DDB), « L’écharde dans la chair » (DDB), ses deux derniers livres « Travailler à être soi » et « Où es-tu ? Présence à soi et présence de Dieu » (Salvator).
Le Père Jean-François NOËL est venu l’année passée. L’intérêt qu’il a suscité par sa connaissance, son approche, sa disponibilité et son humour, nous a encouragé à l’inviter de nouveau. C’est avec grand plaisir qu’il revient pour vous retrouver ce lundi 16 juillet à 20h45 à l’Abbaye de Rhuys.
Billetterie : plein tarif : 10 € / tarif réduit : 8 € (- de 18 ans / étudiants / demandeurs d’emploi / sur justificatifs)
Informations et réservations auprès de l’Abbaye, coordonnées ci-dessous.