Dans un monde tourbillonnant, agité, bousculant, prendre le temps de faire une halte, l’espace d’un week-end, pour se pencher sur sa vie en mettant en résonance les aspects psychologiques de l’existence avec ceux d’un cheminement dans la foi chrétienne. Éclairer les voies par lesquelles ces 2 dimensions de l’humain, psychologiques et spirituelle, peuvent s’intégrer pour déboucher sur une plus grande liberté intérieure en même temps qu’un ajustement plus serein à la réalité.

CONTENU
Nous découvrirons une grille de lecture simple de nos blessures intérieures et des mécanismes par lesquels elles s’installent. Nous nous pencherons ensuite sur de multiples indices, puisés à différentes sources (anthropologie, étymologie, Évangile et même psychologie), qui témoignent que nous sommes habités d’un autre élan que celui des seuls mécanismes psychologiques. Afin de mieux saisir l’articulation psy/spi, nous nous aiderons du point de vue de quelques auteurs qui ont élargi leur regard au-delà de la sphère psychologique pour inclure la dimension spirituelle dans leur approche. Nous terminerons par un éclairage chrétien, appuyé sur l’Évangile, à propos de ces « traversées de la Mer Rouge » que nous rencontrons tous un jour ou l’autre dans nos existences, exodes et chutes qui peuvent devenir des occasions d’entrer dans ce processus de seconde naissance qui nous transforme peu à peu en hommes nouveaux.
Tout au long du week-end, nous nous arrêterons régulièrement pour des moments de méditation (assise silencieuse), que nous  pratiquerons selon l’enseignement du moine bénédictin John Main. Celui-ci a réactualisé une démarche de prière fort ancienne que les Pères du désert ont introduite dans leur vie quotidienne dès les premiers siècles du christianisme. Une communauté mondiale est issue de la vie et de l’œuvre de ce moine anglais : la CMMC (Communauté Mondiale pour la Méditation Chrétienne, WCCM en anglais). Cette communauté compte actuellement plus de 2 500 groupes de méditants disséminés dans plus de 110 pays.

DÉROULEMENT
Les temps de méditation silencieuse alterneront donc avec les causeries. Par ailleurs, des plages de temps libre seront prévues afin d’offrir la possibilité de lectures, de prières, de promenades en bord de mer ou de rencontres individuelles, au choix de chacun.

TEMOIGNAGE remis par un participant ayant assisté à la retraite animée par Éric Clotuche au printemps 2018 à l’Abbaye de Rhuys :
La Presqu’île de Rhuys est battue par les vents en cette veille de week-end du 1er mai. Nous sommes pourtant dix-sept, venus malgré les grèves de transports pour quatre jours de retraite autour d’Éric Clotuche dans cette Abbaye littorale fondée par Saint Gildas. Qui peut bien avoir été sinon séduit du moins attiré par le thème : « Le combat spirituel, un chemin de détachement et de liberté » ?
Le premier soir, au repas qui suit la séance d’introduction, c’est dans un esprit de confiance mutuelle que les langues se délient pour commencer à faire connaissance. Hormis trois ou quatre qui se sont déjà croisés au sein de la CMMC, une majorité de visages sont encore inconnus les uns aux autres. Chacun est arrivé ici par des chemins variés liés à son histoire et à ses quêtes personnelles… ou aux circonstances puisque l’une d’entre nous, bloquées par l’annulation d’un train, s’est inscrite à la dernière heure, cherchant que faire d’intéressant dans le coin. Mais il n’y a pas de hasard ! C’est ainsi, aux accents variés de l’Anjou, du Poitou, du Nord, de la Provence et même de la Pologne que le groupe s’embarque à la suite d’Éric pour un périple intérieur de réflexion et de prière méditative sous la houlette des Pères du désert. Et au fil des demi-journées, à travers les temps de silence du matin, les trois méditations quotidiennes et les apports denses et passionnants, des liens plus étroits vont se former…
Nourri aussi bien de son expérience de thérapeute que d’enseignant pétri de sciences humaines, Éric nous fait entendre et nous donne à voir d’une façon neuve. Sa pédagogie recourt à l’image et à l’animation graphique pour exprimer des notions complexes qu’il parvient ainsi à rendre perceptibles aussi bien au cerveau des émotions et des images qu’à celui des concepts… Son approche anthropologique et spirituelle nous donne d’utiles clés de lectures de l’Écriture. Et permet aussi d’établir des liens avec d’autres grands textes philosophiques et religieux.
Interrogeant le sens des mots, pointant les glissements et amalgames opérés dans le passage de l’hébreu au grec, puis parfois au latin, avant de nous atteindre en français, il donne des repères anthropologiques et spirituels essentiels pour aborder les écrits des Pères et leurs liens avec le Nouveau Testament. Ensuite, avec l’appui d’apophtegmes choisis, les « passions » décrites par les Pères du désert sont reformulées dans des termes d’aujourd’hui qui nous les rendent étrangement familières et proches de notre vécu. Parallèlement une notion comme celle de « péché », dégagée de sa gangue morale millénaire, prend tout son sens dans une démarche de purification pour se dépouiller du Viel Homme et naître à la vraie Vie de l’Homme nouveau.
Quand notre communauté éphémère se sépare au terme de ces journées, chacun a fait ici de belles découvertes et sans doute partagé un peu de ses interrogations, parfois de ses blessures mais aussi de ses espérances. Nous repartons avec ces clés transmises par Éric et dont l’une brille singulièrement au fond des poches, c’est celle de la Méditation Chrétienne. Avec le sésame du mot de prière, son utilisation fréquente pourrait bien se révéler être un passe-partout vers beaucoup d’autres clés et vers une porte qui nous ouvre réellement à l’écoute et à la Présence trinitaire qui nous appelle à Vivre.